L’Homme par la publicité

On le sait depuis longtemps, l’homme est facilement influençable et la manipulation de l’esprit n’est pas réservée à la propagande soviétique.

En effet il est de notre droit d’espérer que les gens se sont rendus compte avant de voir 99F que les supports publicitaires, quels qu’ils soient, sont souvent voués à les prendre pour des cons et à favoriser la rétrogradation de leurs capacités intellectuelles (et accessoirement, que la coke fait saigner du nez) .

Comment peut-on rester sans réagir face à une publicité qui tente de nous faire croire qu’un gel douche, un déodorant, ou un chewing-gum, nous permettra de nous taper pleins de meufs ? Et encore, si nous réagissons, l’effet escompté est également atteint puisque l’ont fini par en parler et par s’y intéresser.

On pourrait presque parler de légendes et croyances modernes pour certains cas, j’ai même connus des gens qui pensaient de tout leur cœur que personne ne pouvait latter la gueule à Croustibat.

Biensure, quelques fois on sent clairement le ton humoristique ou pseudo-parodique, bien qu’on ne puisse écarter le fait qu’une stratégie de ce genre vise au final à nous manipuler tout autant en nous faisant croire que telle ou telle marque est vraiment sympa de ne pas nous prendre pour des cons pour une fois, et en plus ils sont marrants et nous sommes clairement intelligents d’avoir compris leur finesse d’esprit, alors achetons leurs produits !

Ceci n’étant qu’un type d’approche affective parmi tant d’autres, car on le sait tous, grand mère sait faire un bon café, et le petit secret des gâteaux légers et moelleux de nos mères, c’est Maizena.

Oui, la société a beau considérer l’inceste comme tabou, la famille dans la publicité reste un bon moyen de se faire enculer.

Et je te prendrais à revers

Phénomène très intéressant et bonne démonstration du pouvoir de la publicité sur les hommes, et en l’occurrence les femmes : les publicités pour sous-vêtements. Bon, ok, on pourrait tout aussi bien parler des hommes grâce à notre cher Yannick Noah posant en slibard pour payer ses prochaines vacances, mais personnellement je n’ai jamais entendu un mec dire qu’il voulait ressembler à Yannick Noah en slip.

Nous avons donc une affiche d’1m60 placardée sur un arrêt de bus, qui a la capacité de faire râler les principales intéressée, et pourtant paradoxalement de les endoctriner dans une vision commune de soit disant canons de beauté de notre époque.

Car non, ces pubs ne sont pas là pour les mecs, même un lycéen ou collégien, les yeux cernés par la nuit passée, ne portera pas grande attention à ce genre d’affiches. Oh, peut être un léger coup d’œil avec une pensée rapide du genre « joli cul », mais les actes de masturbation urbains sont relativement rares, et je pense qu’ils trouveront mieux sur le net. Pourtant, on entend souvent crier au scandale Vanessa, Tiphaine ou Mme Pouflar – respectivement pouf, chieuse lycéenne revendicatrice, et membre d’association féministe – se plaindre de l’image de la femme que donnent ces publicités…Ok, mais qui achètent ces produits ?

C’est donc là toute la puissance du phénomène : « c’est vraiment nul ces pubs, mais j’ai vraiment besoin d’un soutif noir avec de la dentelle sur le dessus pour aller avec mon décolleté chiné hier, qui je l’espère, se fera vite enlever par un mec en rentrant de boite ce soir; par contre elle m’énerve la fille sur cette photo elle est vraiment trop mince, j’ai encore quelques kilos a perdre ». Bravo.

Mais évidemment encore une fois on voit apparaitre le contre effet parodique avec les pubs Dove : nous on vous prend pas pour des connes et on met des femmes avec des formes (comme on dit courtoisement) sur nos affiches, voyez comme nous sommes bons et comme il serait intelligent d’acheter nos produits.

En essayant d’en conclure quelque chose

Alors bien sure, il serait facile de beugler qu’il ne faut plus consommer, nous dirons que non, consommer on l’a toujours fait, et nous n’irons pas tuer nous même notre steak. Le problème viendrait plutôt du fait que les hommes sont prêts à tout pour le profit, poussant sans cesse à la tentation, que les gens faibles face à la gourmandise doivent certainement connaître, sans parler de ceux en manque affectifs qui iront jusqu’à acheter des chewing-gum d’une certaine marque avec en arrière pensée que la pub a dit que ça aidait a se faire des nanas, alors même si c’est des conneries on sait jamais, et puis dans tous les cas : c’est marrant.

« Et je te prendrais à revers. Je te malaxerais, te pouponnerais, et te façonnerais à l’image qui me servira le mieux. Ensemble nous nous aimerons, et sur ta descendance nous giclerons. Elle avalera avec gourmandise et passion. »